Jour 9 : Le Kuiseb et Solitaire

Ce matin, la marée est haute, les flamants roses, les avocettes et les pélicans ne sont pas encore arrivés. Nous quittons le Blue Lagoon et Walvis Bay pour découvrir le canyon Kuiseb.

Sur la route du Gamsberg, la végétation sépare très nettement les vagues de dunes de la plaine de gravier qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres.

Le canyon Kuiseb tient son nom du fleuve qui le traverse. Le Kuiseb prend sa source dans les hautes plaines du Hochland, à l’ouest de Windhoek, traverse le canyon et poursuit son chemin à travers le désert du Naukluft jusqu’à Walvis-Bay. Bloqué par le cordon dunaire côtier, le Kuiseb n’atteint que très rarement l’océan, mais en même temps il arrête l’avancée des dunes rouges. Au fil de son avancée vers l’océan, le lit du fleuve s’élargit et se végétalise. Acacias, sycomores, tamarix, figuier de Namaqua … forment ainsi un ruban vert où vivent notamment la petite antilope oléotrague, le springbok, le léopard, l’hyène tachetée, le chacal. Ce fleuve éphémère ne coule généralement que deux ou trois semaines pendant la saison des pluies, de janvier à mars-avril. Son débit, d’environ, 20 000 m3 /an provient, en majeure partie, des précipitations annuelles. Très vite, l’eau s’infiltre dans le sable, ne laissant que quelques bassins dans les zones étroites du canyon.

Au fil de son avancée vers l’océan, le lit de la rivière Kuiseb s’élargit et se végétalise.
Le lit de la rivière Kuiseb sépare très nettement les vagues de dunes de la plaine de gravier qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres

Curieux de voir de plus près ce que pourrait cacher ces buissons verdoyants, nous traversons la plaine jusqu’à la rive. Nous sommes absolument seuls, l’atmosphère si calme est impressionnante et il fait chaud … une autruche se sauve, trois petits suricates nous regardent passer, un springbok solitaire qui ne semble pas se préoccuper de notre présence.

Des traces archéologiques montrent que le Kuiseb était habité, au cours du dernier millénaire, par une tribus de Topnaar cohabitant avec des Héréros et des Damara. Vers le milieu du XVIIIe siècle, la vallée fut la première aire d’occupation des européens. Eleveurs de troupeaux, ces premiers européens habitants du désert faisaient commerce à Walvis-Bay et Sandwich Harbour. Aujourd’hui encore quelques petits villages de Topnaar occupent la plaine de gravier du Kuiseb.

Nous remontons la rivière jusqu’au Carp Cliff. Le passage dans ce panorama de roches sédimentaires creusées par l’eau est époustouflant. Dans le ciel, un vautour guette une probable charogne, tandis qu’un circaète à poitrine noire plane, lui aussi à la recherche de sa pitance. Juste après le passage du Tropic du Capricorne, quelques oryx paissent dans la plaine d’herbes sèches.

Circaète à poitrine noire
Carp Cliff
Oryw

Le besoin d’une pause café se fait ressentir depuis un moment ; nous ferons une halte à Solitaire car il paraît qu’on y sert la meilleure tarte aux pommes du pays. Solitaire est un minuscule village qui ne compte qu’une station service, un lodge, une boutique et une boulangerie avec restauration.

L’entrée vers notre hébergement, Barkhan Dune Retreat, n’est pas facile à repérer. Je demande à des ouvriers agricoles si nous sommes sur la bonne route. Nous nous trouvons exactement devant l’entrée de la propriété, le lodge est à 4 km.

Devant l’établissement, une pierre d’ardoise nous souhaite la bienvenue. L’endroit est superbe et notre hôte nous reçoit très chaleureusement. Notre bungalow enterré est frais et très joliment aménagé ; la vue s’étend jusqu’à l’horizon. Un couple se rafraîchit dans la piscine, ce sont des Belges qui profitent de leur dernier jour en Namibie. Nous faisons connaissance et dînons en leur compagnie. La soirée est très agréable et le dîner vraiment excellent.

Solitaire
Accueil à Barkhan Dune Retreat
Mira et Nala, souricates pensionnaires de Barkhan Dune Retreat
Solitaire

Publications similaires