Jour 8 : Moonlandscape et Welwitschia Drive

A l’Est de Swakopmund, la piste traverse une immense plaine graveleuse couverte de lichens centenaires. Ces organismes, issus de l’association d’un champignon et d’une algue, poussent si lentement, moins d’un millimètre par an, qu’on peut encore distinguer les traces très anciennes laissées par une charrette à boeufs.

On peut y observer des lichens d’espèces différentes. Certains se confondent avec la terre, d’autres forment des touffes orange ou un tapis vert à peine perceptible. Ils ont une fonction importante dans le désert car ils fixent et stabilisent le sol. Leur survie fragile dépend de la brume qui se forme au-dessus de l’océan et qui est poussée par le vent jusqu’aux plaines côtières où il ne pleut quasiment jamais.

Lichens (Blood Finger)

Zigzagant entre collines et éboulis de dolérite, nous arrivons au sommet d’un point de vue. Devant nous s’étend un panorama étrange de ‘badlands’ (littéralement ‘mauvaises terres’), appelé Moon Landscape. Le paysage de la Vallée de la Lune est ce qui reste d’une montagne datant de l’Ordovicien (- 488 millions). Cet enchevêtrement de dunes et de ravines, constitué de granit et de mésachiste, est le résultat des bouleversements qui se sont produits au cours des débâcles glaciaires ainsi que de l’érosion due aux modifications climatiques du Tertiaire (- 2,5 millions). L’érosion de la Vallée de la Lune s’est poursuivie au fil des millénaires et se continue perpétuellement. Sous les effets de la chaleur et du vent la roche se fragilise, permettant une accélération du processus d’érosion par le fleuve Swakop qui la traverse.

Champs de lichens et traces très anciennes de charrette à boeufs

Paysage de ‘badlands’ : Vallée de la Lune
Dolérite
Invitation à Goanikontes
Goanikontes

Poursuivant notre périple lunaire jusqu’au coeur de cet erg où la température peut monter jusqu’à 68 degrés, nous débouchons dans une oasis luxuriante : Goanilontes (mot d’origne Nama qui signifie ‘l’endroit où on peut enlever son manteau de fourrure’). Sur le sol fertile, camelthorn, anabooms et tamaris peuvent se développer en puisant l’eau dans la rivière souterraine. C’est le moment d’une halte. La charmante brasserie de Wintfred Metzger accueille ses hôtes sur fond de chansons allemandes, dans l’ancienne ferme construite en 1903 par les maraîchers Hrabovsky et Wilheim Brock.

L’oasis, située entre Windhoek et la côte atlantique, était habitée, au milieu du VXIIIe siècle, par des Héréros et des Nama qui y élevaient du bétail. En 1849, les négociant en bétail, Peter Dixon et Thomas Moris s’emparèrent de Goanikontes et y construisirent une ferme. La présence de l’eau en suffisance et la fertilité du sol attira au début du XXe siècle des éleveurs et cultivateurs. Aujourd’hui, l’oasis agricole a fait place à un restaurant et un site d’hébergement pour touristes.

Nous terminons notre excursion par la Welwitschia Drive où quelques espèces d’arbustes prédominent du fait de leur adaptation aux conditions arides : le dollar-bush (tetraena stapfii), le ink-bush et la welwitschia mirabilis. Cette dernière est inclassable. Elle ne pousse que dans l’Ouest namibien jusqu’en Angola. Il est probable qu’elle a pu se développer dans cette région grâce au microclimat de la côte.

La plante forme un amoncellement vert qui peut atteindre de 2 à 4 m. Elle ne produit que deux feuilles qui partent d’un tronc souterrain. Avec l’âge ses deux feuilles se dilacèrent en lanières plus étroites qui s’enroulent et donnent l’aspect d’un amoncellement. Sa croissance très lente est continue. Elle peut vivre au-delà de 1000 ans. A hauteur de la balise numérotée « 11,12 », un enclos protège un spécimen dont l’âge est estimé à 1500 ans.

Welwitschia dont l’âge a été estimé à 1500 ans

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