Damaraland

Le Damaraland n’est pas une région administrative mais une aire géographique, d’une superficie de 47 790 km², qui avait été délimitée sous l’administration coloniale allemande (1884-1915), pour y assigner le peuple Damara. La récupération du pays par l’Union sud-africaine à la suite de la défaite allemande de 1914 eut pour effet de renforcer l’ordre déjà établi par les colons allemands. Le régime de l’apartheid sud-africain entreprit d’appliquer le même principe du « développement séparé ». A partir de 1968 les « homelands » appelés aussi « bantoustans », furent crées suivant le plan Odendaal, pour y confiner les différentes ethnies. En 1989, le Damaraland fut réintégré dans les nouvelles régions administratives Erongo et Kunene.

Le territoire du peuple Damara couvre une vaste étendue aride composée de plaines et de montagnes. Ses paysages ont été forgés au cours des millénaires par l’importante activité volcanique qui a précédé la rupture du supercontinent Gondwana. Les montagnes basaltiques ‘Etendeka’ (Montagne à sommet plat’ en langue Himba), dominent une grande partie de la région Erongo-Kunene, entre la rivière Huab au Sud et la rivière Hoanib au Nord (78 000 km2 ).

Cette aire géographique, d’une longueur d’environ 400 km en bordure de la Skeleton Coast, a gardé son nom dans le monde du tourisme en raison de la beauté de ses paysages, de son intérêt géologique, de sa richesse culturelle et faunique extraordinaires. Elle concentre un certain nombres de points d’intérêt de première importance comme le massif du Brandberg, la Forêt Pétrifiée, Tweifelfontein, le Spitzkoppe, les Terrasses de l’Ugab

Le Damaraland, c’est aussi le dernier espace sauvage de Namibie où la faune peut évoluer en toute liberté. Hyènes tachetées, léopards, springboks, oryx, koudous, rhinocéros noirs, lions, girafes et éléphants du désert se sont adaptés à cet environnement austère. Mais le Damaraland n’est pas un parc animalier et la chance de pouvoir observer ces animaux est très faible.

Kaokoveld (Kunene)

Tout comme le Damaraland, le Kaokoveld est une aire géographique crée à la suite du rapport Odendaal (1964). Il se situe à Nord-Ouest du Damaraland et est délimité au Nord par le fleuve Kunene et au Sud par la rivière Hoanib ; sa frontière Ouest borde la Skeleton Coast, tandis que sa frontière Est se situe au pied du Grand Escarpement.

Le Kaokoveld est une écorégion très particulière. Son paysage est constitué de hauts plateaux à l’intérieur, de plaines dans la zone du pro-Namib, de montagnes, de zones fluviales.
Les précipitations dans cette région sont généralement faibles et extrêmement variables, ce qui signifie que les années de pluies abondantes sont souvent suivies par des années de sécheresse extrême. La moyenne annuelle des précipitations varie de 0 mm le long de la côte à 340 mm à l’Est.

Elle fait partie du Karoo-Namib et abrite un certain nombre de plantes endémiques dont la welwitschia mirabilis, Les aires végétalisées sont principalement constituées de savanes à mopanes, de forêts mixtes avec plusieurs espèces d’acacia, de ‘Commiphora‘ et de ‘Terminalia‘, de graminées telles que l’herbe de Bushman ‘Stipagrostis‘.

Le Kunene est la dernière étendue la plus intacte de Namibie. Elle abrite le plus grand nombre d’espèces sauvages rares, après le parc d’Etosha. Eléphants du désert, rhinocéros noirs à lèvres crochues (la seule population de rhinocéros noirs, au monde, vivant en liberté), zèbres de Hartmann, girafes, antilopes … se sont adaptés au paysage sec, montagneux où presque rien ne pousse sinon dans le lit des rivières asséchées. De grands prédateurs s’y rencontrent plus difficilement : léopards, guépards, hyènes tachetées ainsi qu’un groupe de lions.

La région est très peu peuplée, elle constitue l’habitat de l’ethnie semi-nomade Ovohimba (Himba). Ils forment une communauté d’environ 5000 individus dont beaucoup vivent encore selon les traditions, élevant des moutons, des chèvres et des bovins. Ils migrent à travers la région tout au long de l’année à la recherche d’eau et de pâturages fertiles pour leurs troupeaux. Ce sont les derniers nomades de Namibie.

Le gouvernement namibien, avec les autorités traditionnelles locales et les responsables de la conservation, s’efforcent de conserver cette vaste nature sauvage et sa faune, tout en préservant ce lien vital avec la Skeleton Coast et le parc national d’Etosha. Ce qui facilite les migrations de la faune dans l’un des plus grands complexes d’aires de conservation au monde.

Le Plan Odendaal

Frans Hendrik Odendaal (Fox Odendaal) était un homme politique sud-africain, gouverneur de Transvaal, qui a été nommé à la tête d’une commission officiellement appelée « Commission d’enquête sur la situation du Sud-Ouest africain » puis «  Commission Odendaal » (1962-1964). Le Rapport Odendaal a fait une série de propositions (Plan Odendaal) relatives à la mise en place de territoires destinés à un «développement séparé » des différents groupes ethniques du Sud-Ouest africain (aujourd’hui la Namibie). Ce plan décrit les différentes phases à mettre en place pour permettre la création de homelands semblables aux bantoustans qui existaient déjà en Afrique du Sud. Le rapport a été rejeté par le Comité Spécial de Décolonisation auprès de l’ONU et par l’Assemblée Générale. Mais, dès 1968 le gouvernement sud-africain a commencé la mise en place formelle du Plan Odendaal.

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