Cette étroite bande le long de la côte atlantique s’étend, sur une longueur de 500 km et une largeur de 40 km en moyenne, entre le fleuve Hugab au Sud et le fleuve Kunene au Nord. Sa superficie est de 16 845 km².

La côte des squelettes, protégée par le Parc National de la Skeleton Coast depuis 1971, se divise en 4 sections : la partie sud, comprise entre Hugab Gate et Springbokwasser (ouverte aux visiteurs) ; au nord de Springbokwasser Gate, une seconde section s’étend jusqu’à Möwe Bay (n’est visitable que moyennant un justificatif d’hébergement) ; une concession privée occupe la zone comprise entre Möwe Bay et Cap Fria ; du Cap Fria à la frontière angolaise, la zone est interdite.

Au point de vue géologique la Skeleton Coast est délimitée à l’Est par le Grand Escarpement qui s’étend sur toute la longueur du pays. Il y a 80 millions d’années toute l’Afrique australe s’est soulevée suite à la rupture du supercontinent Gondwana, formant une chaîne montagneuse quasiment ininterrompue entre le désert du Namib et les plateaux intérieurs.
La rupture gondwanienne a été assortie d’une importante activité volcanique dont témoigne notamment les vastes épanchements basaltiques du plateau d’Etendeka dominant le paysage du Sud-Est de la Skeleton Coast.
Les plaines de gravier, les collines rocheuses et les champs de dunes occupent la majeure partie du parc. Les dunes les plus étendues se trouvent près de Kunene. Les sables qui s’y sont accumulés datent de 5 millions d’années.

Le climat est aride et les précipitations extrêmement faibles. Le courant froid Benguela est l’acteur principal de cette situation climatique parce qu’il empêche la formation de nuages de pluie au dessus de l’océan Atlantique. D’autre part le Grand Escarpement empêche le plus souvent le passage des pluies venues de l’Est. Seules les pluies des gros orages parviennent parfois à franchir les montagnes donnant alors vie aux cours d’eau asséchés. Mais en contrepartie la rencontre des eaux glaciales venues de l’Antarctique par le courant Benguela avec les eaux continentales et l’air du désert plus chauds produit un épais brouillard 140 jours en moyenne par an. La présence de ce brouillard est essentielle à la survie des espèces animales et végétales du désert.

Skeleton Coast, surnommée par le peuple San « la terre que Dieu créa un jour de colère » ou « les sables de l’Enfer » par les Portugais évoque une nature inhospitalière repoussant toute forme de civilisation, qu’elle soit venue de l’Océan ou de la terre.

Cet environnement désolé, balayé par le vent et où d’énormes vagues de dunes ondulent à perte de vue, n’a jamais été une terre d’occupation humaine permanente. Selon certaines sources, la présence épisodique de populations humaines remonterait à la préhistoire. Des cercles de pierres (soubassements de huttes en bois ou en fanons de baleines), des amas de coquillages, des poteries et d’autres documents archéologiques éparpillés le long de la côte témoignent de d’activité humaine sur la côte depuis au moins 2000 ans. Ces vestiges appartenaient à des éleveurs du groupe linguistique Khoekhoen appelé « Strandlopers » (marcheur sur la plage en afrikaans).

Le nom officiel « Skeleton Coast » fait référence aux innombrables ossements laissés sur la plage par les baleiniers et les chasseurs d’otaries. Cependant, de nombreuses références attribuent ce nom aux carcasses de navires qui se sont échoués. Cette confusion est apparue lors de la publication du roman de John Henry Marsh, édité en 1944, dans lequel il relate le naufrage du navire Dunedin Star, de la Blue Star Line, sur la côte namibienne en 1942.

Le parc abrite une faune et une flore d’une étonnante diversité. Une multitude de petites merveilles se sont adaptées aux conditions difficiles de cet environnement. Des insectes, des reptiles, de petits mammifères, des oiseaux ainsi qu’une végétation très spécialisée dépendent de l’humidité apportée par le brouillard océanique, les rares pluies et les rivières éphémères. Quelques bassins permanents le long des grandes rivières éphémères sont autant d’oasis vitales.

Un petit nombre d’oryx et de springboks, des girafes et des éléphants circulent dans le lit des rivières asséchées. Occasionnellement, des rhinocéros noirs ou des guépards errent dans le parc. Depuis quelques temps des lions ont été observé sur la plage, dans le Delta de l’Uniab ou encore dans les hautes falaises qui surplombent la côte.

Les lichens représentent une part importante du couvert de ce paysage dénudé. Quelques espèces de plantes et d’arbustes parviennent a s’y développer le dollarbush, le bloody finger, la welwitschia mirabilis, le nara nara … Seuls les lits des rivières éphémères permettent la croissance de grands arbres et des buissons.

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